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vendredi 18 novembre 2011

Actualit� : LE BISPHENOL A (BPA) BIENTOT INTERDIT

LE BISPHENOL A (BPA) BIENTOT INTERDITC’est mercredi 12 octobre qu’a été votée à l’unanimité par l’assemblée nationale, la proposition de loi soumise par le député socialiste Gérard Bapt. Cette loi, également soutenue par le gouvernement, va interdire purement et simplement l’usage du Bisphénol A (BPA) dans la fabrication de tout contenant alimentaire d’ici le 1er janvier 2014.
Dès 2013, ce sont les contenants alimentaires destinés aux enfants de moins de 3 ans qui se verront interdire de commercialisation, comme l’avait souhaité, le 6 octobre dernier, le Ministre du travail, de l’emploi et de la santé, Xavier Bertrand.
Dans un « contexte post médiator », le ministre a ainsi souhaité rassurer au plus vite les Français…

UNE LOI QUI INTERVIENT APRES L'ALERTE DE L'ANSES
Le 27 septembre dernier, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), a alerté l’opinion publique en publiant deux rapports mettant en avant les risques sanitaires liés à l’utilisation du Bisphénol A.


DES EFFETS SUSPECTES CHEZ L'HUMAIN …
Le premier rapport rendu public synthétise l’étude de plusieurs centaines de publications sur le sujet. Le premier constat de l’Anses est qu’il existe « des effets sanitaires avérés chez l’animal (avancement de l’age de la puberté, augmentation du risque de kystes ovariens, lésions sur la glande mammaire, altération de la production spermatique…) et suspectés chez l’homme (fertilité féminine, problèmes cardio-vasculaires, diabète, troubles de la concentration et de l’attention chez les jeunes enfants) … »


LA DOSE NE FAIT PAS LE POISON
Le second constat concerne la nocivité du Bisphénol A (BPA) «même à de très faibles niveaux d’exposition ». L’Anses insiste également sur des risques aggravés durant certaines périodes de la gestation (grossesse, périodes pré et postnatale). Ces deux constats tendent à rendre caduques les recommandations de l’EFSA (Autorité européenne pour la sécurité alimentaire), qui a fixé la DJA (dose journalière admissible), à 0,05 milligramme par kilo de poids corporel, la dose n’étant plus désormais l’élément déterminant de la nocivité.
Ainsi, la DJA actuellement fixée serait, pour certains spécialistes, deux millions de fois trop élevée … Manger une boîte de raviolis et de fruits par jour suffirait à atteindre l’équivalent de la dose critique chez les animaux …


LE BPA EST OMNIPRESENT DANS NOTRE VIE QUOTIDIENNE
Le deuxième rapport publié par l’Anses s’intéressait aux utilisations du Bisphénol A. Il en ressort que «près d’une soixantaine de secteurs d’activité potentiellement utilisateurs de Bisphénol A en France ont été identifiés ». Parmi eux, les emballages alimentaires bien sûr, mais plus étonnant, les lentilles de contact, les CD, DVD, adhésifs, câbles, optiques de phares, pare-choc, articles de sport, revêtements de sol, vernis et peintures, encres d’imprimerie, etc.. et comme nous l’avions déjà signalé dans un précèdent article, les tickets de caisses thermo-imprimables.


LES PRECONISATIONS DE L'ANSES
Réduire l’exposition aux risques des populations sensibles et mieux informer le consommateur.
L’Anses estime « avoir suffisamment d’éléments scientifiques pour demander, en priorité, que les femmes enceintes et allaitantes, les nourrissons et les enfants ne soient pas mis en contact avec cette substance et notamment dans tous les produits alimentaires ».
La seconde préconisation de l’Anses vise à faire étiqueter systématiquement les produits contenant du BPA.


D'AUTRES ETUDES SONT EN COURS DE REALISATION
L’Anses a sollicité les industriels afin de répertorier les substitutifs au BPA, mais aussi afin de s’assurer de l’innocuité de ces substances. Rendez-vous est pris le 30 novembre 2011 pour faire un point sur ces propositions.
Une autre série de travaux a été lancée. Elle s’intéressera aux sources et aux modes de contamination chez l’humain. Les premiers résultats devraient être connus dès le début 2012.