Blessures, traumatismes, entorses…
A quoi s’exposent les footballeurs d’aujourd’hui ?
Après une fin de championnat palpitante et une finale de Coupe d’Europe de rêve, les footballeurs sont soumis à des rythmes infernaux qui augment les risques de blessures. A l’approche de la Coupe du Monde, Doctissimo fait le point sur ces dangers avec des experts reconnus comme Guy Roux, Christian Schmidt du Stade Rennais ou Guy Bellier chirurgien orthopédiste.
Comment éviter la casse ? Les dangers sont-ils plus importants aujourd’hui ? Quels sont les menaces pour les sportifs amateurs ?… Toutes les réponses avec des experts renommés.
Plus de fatigue mais moins de violence
Entre 60 et 70 matchs par saison, auxquels il faut ajouter les heures d’entraînement quotidien… L’organisme des footballeurs professionnels est mis à rude épreuve, comme le confirme Christian Schmidt, préparateur physique du Stade Rennais : "Le facteur de risque le plus important est certainement la fréquence des compétitions. Certains footballeurs jouent tous les 3 jours. Ce qui d’une part fragilise les organismes et d’autre part les expose à davantage de contacts". Et cette année encore, les blessures ont été nombreuses sur le carré vert… "Sur près de 315 joueurs de Ligue 1 dont plus de 75 jouant en équipe nationale (française ou étrangère), plus de 163 traumatismes musculaires et articulaires ont été relevés dont 6 ruptures du ligament croisé antérieur, l’un des traumatismes les plus invalidants pour un joueur" précise le Dr Guy Bellier, chirurgien orthopédiste et membre de la société française de chirurgie orthopédique et traumatologique (Sofcot).
Les footballeurs sont-ils plus en danger aujourd’hui qu’il y a quelques années ? Les avis sont partagés. Si d’un côté les matchs sont plus fréquents ; de l’autre, le jeu s’est nettement adouci. Un coup d’oeil à un PSG-OM des années 80 suffit à voir l’influence de la nouvelle rigueur arbitrale sur le comportement des joueurs. Une tendance soulignée par Guy Roux, conseiller pour la formation et les jeunes à la Ligue de football professionnelle et ancien entraîneur du club d’Auxerre "En France, le football professionnel est de moins en moins violent et de plus en plus policé depuis la Coupe du monde de 1998. Il n’y a plus de brutalités qui se traduisent par des jambes cassées". Malgré ce jeu moins dur, on recense encore de nombreuses blessures.
Comment éviter la casse
Selon Christian Schmidt, les blessures sont principalement liées aux chocs entre joueurs, aux tacles, à une mauvaise réception lors d’un saut pouvant entraîner une entorse de la cheville ou une blessure au genou, à un blocage lors d’une rotation sur une jambe. Un déficit musculaire peut aussi favoriser ces accidents. Selon Guy Roux, "la blessure à la mode est la rupture des ligaments croisés antérieurs. On enregistre également régulièrement des entorses de la cheville. Les fractures du poignet ou de l’épaule ne sont pas rares non plus. Chez les gardiens de but, on observe des fractures au niveau des doigts". Pour en savoir plus sur ces principaux risques découvrez notre rubrique "Les dix dangers du football".
Pour éviter cette casse, une bonne préparation physique s’impose. Renforcer l’ossature musculaire autour des articulations (en particulier du genou) est un objectif des préparateurs physiques. Mais lorsque l’accident survient, les progrès techniques permettent aujourd’hui des miracles.
Des techniques de plus en plus efficaces
"Les délais de guérison sont beaucoup plus rapides aujourd’hui. Just Fontaine, par exemple, au début des années 60, aurait pu rejouer avec les méthodes de soins actuelles, sans compter les outils de récupération utilisés dans les clubs" nous confirme Guy Roux. Ainsi, le délai d’indisponibilité est souvent revu à la baisse.